Ce moulin, édifié dans les années 1868-1869, fut tout d’abord un moulin tour à voiles. Il change plusieurs fois de propriétaires, jusqu’à ce que, en 1891, Pierre-Marie URVOY, ouvrier meunier au Moulin du Bois Vert, à proximité, l’acquière à son tour.
Il l’exploite dans l’état quelques années, puis le fait rehausser car les ailes (au ras du sol) « tuent les poules et les chiens », disait-il. Le moulin sera alors équipé des techniques modernes : deux paires de meules, de nouvelles ailes en lames de bois, munies du système BERTON, et il y ajoute un magasin de stockage accolé au moulin avec une nouvelle bluterie.
En 1909, un moteur à gaz pauvre (ancêtre du diesel) est installé pour pallier le manque de vent. Il sera remplacé par un moteur électrique en 1948.
Pierre-Marie transmet le moulin à son fils Pierre en 1938.
Réquisitionné en 1940, ce dernier sera fait prisonnier au début de la guerre et n’en reviendra que cinq ans après. Pendant cette période, le moulin est actionné par Pierre-Marie et sa belle-fille Yvonne. A son retour, Pierre continue à le faire tourner pour produire de la farine panifiable jusque dans les années 1960, puis jusqu’aux années 1970-75 pour du « gabourage », la farine pour les animaux des fermes voisines.
La toiture ayant été refaite en tôle en 1953, cela a permis de sauvegarder tout le mécanisme en très bon état de conservation. L’arbre tournant, les vergues et les ailes étant devenus menaçants, ils seront déposés en 1962. Mais seront aussitôt utilisés pour la construction du hangar attenant.
Le moulin est resté dans la famille de Pierre-Marie.
